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Les biocarburants, la fausse bonne idée écologique ?

Les biocarburants, la fausse bonne idée écologique

On les appelle biocarburants ou agro-carburants. Depuis quelques années déjà, ces alternatives au pétrole fabriquées à partir de plantes apparaissent comme la solution pour faire rouler nos voitures. Et pourtant, la manière dont ils sont produits peut également avoir des effets nocifs sur l’environnement et le climat.

Biocarburants, agro-carburants, de quoi parlons-nous ?

Pour remplacer notre essence ou notre diesel, qui sont tous les deux des carburants issus d’hydrocarbures, de plus en plus de biocarburants sont développés.

Aujourd’hui, il en existe deux sortes : le biodiesel, fabriqué à partir d’huile de palme ou de colza et que l’on mélange au gasoil ; et l’éthanol, produit à partir des betteraves, de la canne à sucre ou des céréales et qu’on incorpore à l’essence traditionnelle.

Pour les produire, on fermente les sucres contenus dans les plantes. L’alcool est ensuite distillé puis déshydraté pour obtenir du bioéthanol.

La Ford T, première voiture, roulait à l’éthanol !

On doit cette découverte à Nikolaus Otto et Rudolph Diesel, qui ont inventé les premiers moteurs à fonctionner avec du carburant végétal. La Ford T, produite à partir de 1908 aux États-Unis et connue pour être la première voiture accessible au grand public, roulait elle aussi à l’éthanol.

Avec l’abondance de pétrole après la deuxième guerre mondiale, nos biocarburants ont été un peu laissés sur la touche. Jusqu’aux chocs pétroliers, dans les années 70, époque où le Brésil se lance dans une production d’éthanol, à partir de cannes à sucre, qui remet les biocarburants au goût du jour. Dans les années 2000, les États Unis et l’Europe s’en emparent et fabriquent alors de l’éthanol avec des betteraves, du blé, du maïs. Aujourd’hui, la France est d’ailleurs le 5e pays producteur mondial. Cocorico !

Le biodiesel, champion d’Europe

En France, l’éthanol est produit à partir de betterave, de blé et de maïs, tandis que le biodiesel est tiré du colza ou du tournesol. Dans certains pays, l’éthanol et le biodiesel sont utilisés bruts, mais le plus souvent, ils sont mélangés aux carburants traditionnels. En France, ils le sont à hauteur de 5% (SP95), 10% (SP95-E10) ou 85% (E85). En Europe, le biodiesel est le plus consommé : il représente 80% du marché des agro-carburants.

Finalement pas si écolo que ça, nos biocarburants ?

Aujourd’hui, l’usage de ces agro-carburants est sujet à débat. Car s’ils apparaissent plus « verts », ils sont produits selon des procédés dits de première génération, qui utilisent les graines ou les fruits des plantes. Ils entrent donc en concurrence directe avec l’alimentation. Ce sont autant de plantes qui poussent pour alimenter nos moteurs plutôt que les humains. Et cela semble difficilement acceptable quand on sait que l’ONU estime à 265 millions en 2020 le nombre de personnes dans le monde en situation « d’insécurité alimentaire aiguë ».

Par ailleurs, on leur reproche leur faible rendement par rapport aux autres sources d’énergie. On estime que des cultures d’éthanol sur une surface équivalente à un terrain de foot peuvent faire rouler 2,6 voitures par an, alors que la même surface recouverte de panneaux solaires permettrait d’en alimenter 260, soit 100 fois plus ! Par ailleurs, la totalité des terres agricoles mondiales ne suffiraient pas à produire la quantité de carburant nécessaire pour faire rouler les 1,2 milliards de voitures en circulation dans le monde, un chiffre qui pourrait d’ailleurs bien doubler d’ici 2050.

Autre problème, les biocarburants favorisent la déforestation car pour les cultiver, il faut des terres. Le problème, c’est que nos arbres sont des puits de carbone : ils absorbent le CO2et rejettent l’oxygène qui nous fait vivre. Les couper revient à se priver de certains puits de carbone.

De générations en générations

Alors, les biocarburants sont-ils notre salut ? Pour l’instant, non. La bonne nouvelle, c’est que les biocarburants dont nous avons parlé sont appelés « de première génération ». Et il y en a déjà deux autres en préparation : la deuxième génération prévoit d’utiliser les parties non comestibles des plantes et les résidus de récolte : les tiges, la paille etc. Cela nous permettrait de nourrir à la fois les humains et les moteurs !

La troisième génération, elle, devrait être faite à partir d’algues microscopiques et permettrait donc de libérer les terres agricoles.

Finalement, les biocarburants comme on les connaît ne séduisent pas encore tout le monde. L’avantage, c’est que des chercheurs se creusent les méninges pour développer ces carburants végétaux. Espérons qu’ils ne se plantent pas !

EN RESUME

Les plus

  • S’ils sont produits localement et ne sont pas issus de la déforestation, ils peuvent émettre moins de CO2que les carburants classiques.
  • Ils permettent aux agriculteurs de diversifier leurs revenus.
  • Les biocarburants de 2e et 3e génération sont/seront plus respectueux de l’environnement.

Les moins

  • Si on prend en compte l’énergie émise dans la production, la transformation et le transport, ils génèrent souvent des émissions de CO2bien plus importantes que les carburants classiques.
  • Ils favorisent la déforestation dans des pays notamment en Indonésie et en Malaisie où l’on abat des arbres pour planter des palmiers à huile.
  • Ils peuvent entrer en concurrence avec les cultures alimentaires.

Contenu proposé par la Fondation GoodPlanet.

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