La piscine naturelle : la faune et la flore au service du plaisir

De plus en plus, les particuliers optent pour une piscine naturelle ou biologique. Outre son décor aquatique naturel, cette dernière ne nécessite ni chlore ni quelconque produit chimique. Consommation d’eau et coût d’entretien bien moins élevés que pour un bassin traditionnel : la piscine naturelle serait-elle la nouvelle star de nos jardins ?

Le ruissellement de l’eau, le coassement des grenouilles et la douceur des fleurs de lotus… non il ne s’agit pas d’une promenade le long d’un lac. Ce décor agréable et naturel, c’est celui qui fleurit dans de plus en plus de jardins : une piscine naturelle. Bien plus qu’une tendance, elle s’inscrit véritablement dans une démarche écologique. Grâce à ces bassins biologiques, c’est tout un écosystème qui se crée. Celui-ci permet une baignade naturelle, dans une eau pure ! À côté de la piscine se trouve un bassin de filtration. C’est lui qui, grâce à la faune et la flore qui le constituent, permet de récupérer une eau filtrée, épurée.“Pour ce type de piscine, nous réalisons un traitement biologique de l’eau sans aucun biocide chimique (le chlore) ou mécanique (les UV).”explique Fabrice Cailluyer, Président de Bioteich, leader de la baignade naturelle depuis 30 ans.

Pouvoir nager sans avoir peur d’ingérer des produits chimiques, c’est l’un des nombreux avantages qu’offre la piscine biologique :“Pour rien au monde je ne reviendrais à un autre genre de piscine. L’eau est extrêmement douce, et puis se baigner et voir la nature et les fleurs autour, c’est incroyable!”se réjouit Anne Belloin, propriétaire d’une piscine naturelle dans le Vexin.

Comment fonctionne une piscine biologique ?

Pour épurer le bassin de baignade, un recyclage écologique de l’eau grâce à une autoépuration physique, bactériologique et biologique est nécessaire.“Il n’y a ni résidu ou traitement chimique dans l’eau. Le bassin contient une eau de qualité douce avec un Ph qui est proche des larmes des yeux, donc ça ne les pique pas !”détaille Fabrice Cailluyer. Pour en profiter pleinement, il faut tout de même pouvoir compter sur quelques acteurs naturels : tout d’abordle soleil, qui va éliminer certains germes pathogènes et permettre la photosynthèse utile aux plantes épuratrices et oxygénantes.“Il faudra également un minimum de 6 heures d’ensoleillement en moyenne sur l’année.”avoue Fabrice Cailluyer.

Ensuiteles plantes oxygénantes(nénuphars), justement, vont permettre l’apparition de zooplancton, mais aussi de petite faune aquatique telles que les crevettes, les tritons et les grenouilles. D’autres sont épuratrices. C’est-à-dire qu’elles vont filtrer naturellement l’eau en fixant les nitrates et les phosphates. C’est le cas de la jacinthe d’eau. Enfin, on retrouve autour de ces piscines naturelles, des plantes comme le jonc ou la laîche, qui favorisent la régénérescence naturelle de l’eau.“Au cours de l'année, il faut couper tout ce qui est sec et jauni et une fois par an il faut aussi réaliser un faucardage, c'est-à-dire une coupe complète de la plantation”précise le Président de Bioteich.

L’eau peut évidemment être chauffée“en avant et après-saison”révèle le pisciniste. Le tout étant de faire attention à ne pas faire de choc thermique aux plantes et à l’eau.“Le meilleur système reste la pompe à chaleur”ajoute-t-il. Cette dernière va permettre d’avoir un complément de chauffage de quelques degrés de Pâques à la Toussaint.“On ne pourra pas chauffer le bassin en hiver, on ne peut pas avoir un décalage avec la météo et ce que ressentent les plantes. On est vraiment dans un milieu naturel”. Mais soyez rassuré, même sans pompe à chaleur, le client peut espérer se tremper dans une eau à bonne température.“Nous sommes à 40 minutes de Paris”explique Anne Belloin.“Grâce aux cailloux du bassin, notre piscine, sans chauffage, atteint les 27°C, 28°C”.

La belle vie, mais à quel prix ?

Pour profiter d’une piscine naturelle chez soi“il faut compter entre 65 et 70 000€”affirme le professionnel. Cela implique une réalisation faite avec des matériaux de qualité. Pour cette gamme de prix, le client peut espérer avoir une piscine d’entre 35 et 50m², plus le bassin de filtration.“Pour une piscine de 35m² il faut compter entre 12 et 15 m² de surface végétalisée aquatique. C’est généralement de l’ordre de 25 à 30% de la superficie de la baignade”déclare M. Cailluyer.

Selon la surface, le propriétaire est tenu à certaines obligations :

• De 0 à 10m², il n’aura pas besoin de permis de construire
• De 10m² à 100m², le propriétaire devra faire une déclaration au préalable.

“De la même manière que pour une piscine traditionnelle, le propriétaire est soumis à l’urbanisme, à la fiscalité et à la sécurité”déclare Fabrice Cailluyer.

Dans une piscine publique, passer par la case douche est un circuit obligatoire. Il en va de même pour la baignade biologique… Par ailleurs, il est préférable d’utiliser une crème solaire, elle aussi, biologique.“Le problème de la crème solaire c’est l’huile et les filtres UV qu’elle contient. Souvent, ces derniers sont chimiques. Mais il existe des crèmes bio qui ne contiennent que très peu d’huile et dont les filtres sont naturels. Bien évidemment se protéger du soleil est important, il faut simplement mettre le bon type de crème.”souligne le Président de Bioteich.

D’un point de vue économique, peu de différences sont à prévoir. À noter toutefois que les bassins naturels, ne nécessitant pas de produits chimiques, permettent de faire de petites économies mensuelles.“Pour une piscine classique, il faut compter quelques dizaines à centaines d’euros par mois en produits. Ce n’est pas le cas avec une piscine naturelle. De son côté, elle nécessite plus d’entretien”, conclut Fabrice Cailluyer.

Plus écologique, moins coûteuse au niveau de l’entretien et permettant de consommer beaucoup moins d’eau, la piscine naturelle dispose de nombreux atouts pour être vraiment considérée comme la meilleure alternative possible aux piscines traditionnelles. Il n’y a plus qu’à se jeter… à l’eau.