La voiture électrique est-elle la solution idéale ?

C’est LE moyen de transport par excellence depuis plus d’un siècle et demi, la voiture est reine. Et pourtant, elle ne fait pas l’unanimité. Souvent jugée trop polluante, on cherche à la réinventer depuis de nombreuses décennies, afin de créer un transport pratique et durable, pour tout le monde. On ne présente désormais plus la voiture électrique, souvent vantée comme l’avenir de l’automobile, mais est-elle vraiment la solution idéale ?

L’industrie automobile : un incontournable.

Bien qu’en forte baisse ces dernières années, l’industrie automobile a généré un total d’environ 77,7 millions de ventes de véhicules à travers le monde en 2020 d’après l’Institut Français du Pétrole Energies Nouvelles (IFPEN) ! On compte ainsi aujourd’hui près d’1,2 milliard de voitures (selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, ou ADEME) dans le monde, un chiffre qui ne fait que croitre chaque année ! Il faut dire que l’automobile est le moyen de transport le plus utilisé par les particuliers.

Là où les ventes de véhicules routiers à carburant semblent en baisse, c’est le secteur de la voiture électrique qui explose ! Près de 2,8 millions de ventes dans le monde en 2020, leur parc mondial dépasse les 9,5 millions de véhicules (flottes automobile).

Des pays comme la France prévoient l’interdiction totale des véhicules thermiques d’ici 2040, faisant des voitures électriques et autres véhicules hybrides la nouvelle norme du secteur routier.

Toutes les prévisions tendent vers une explosion des ventes de ce nouveau type de véhicules qui se veut plus durable. Mais est-ce vraiment le cas ?

La voiture électrique, une vraie solution ?

Les voitures électriques se différencient des véhicules thermiques dans leur fonctionnement.

Quand ces dernières utilisent la combustion d’essence, de diesel ou d'autres carburants issus du pétrole afin de faire fonctionner leur moteur, celui de nos voitures électriques est alimenté par des batteries que l’on peut recharger aisément à l’aide de bornes électriques mises à dispositions sur les routes et dans les villes.

Mais quelle différence au niveau de leurs impacts environnementaux retrouve-t-on entre ces deux modèles de fonctionnement ?

Tout d’abord, il y a la question des émissions de gaz à effet de serre.

En effet, lors de la combustion de nos carburants, un gaz est relâché dans l’air, le dioxyde de carbone (ou CO2), participant au renforcement de l’effet de serre, responsable des changements climatiques. Les véhicules à fonctionnement thermique ont donc un impact sur l’environnement plus nocif durant leur utilisation que les véhicules électriques.

On peut aussi ajouter à cela une diminution de la pollution sonore chez les voitures électriques, pouvant avoir un impact non-négligeable dans les agglomérations urbaines.

La voiture électrique est-elle donc 100% propre ?

Ce n’est malheureusement pas si simple que cela. Si elle n’émet pas de gaz à effet de serre lorsqu’elle roule, dès que l’on prend en compte son cycle de production, c’est une toute autre histoire. Car pour fabriquer les batteries indispensables à leur bon fonctionnement, il faut des métaux rares dont l’extraction peut s’avérer très polluante (pollution de l’eau et des nappes phréatiques par exemple…). De plus, ces batteries sont très mal recyclées ce qui appelle à toujours plus d’extraction de ces métaux rares.

Pour rentabiliser une voiture électrique, on estime qu’il faut l’utiliser pendant environ 4 ans. Passé ce délai, le bilan écologique de notre véhicule électrique est positif en comparaison à un véhicule thermique.

Et ce n’est pas tout ! Car l’électrique, ce n’est pas magique.

En effet, l’électricité peut provenir de différentes sources. En fonction de celle-ci, l’impact environnemental peut changer drastiquement. De l’électricité produite avec des centrales thermiques par exemple, serait tout aussi nocive pour l’environnement qu’un véhicule thermique, car dans les deux cas il s’agit de la combustion d’énergies fossiles qui libèrent du CO2dans l’air. A contrario, si l’on utilise des sources d’énergies renouvelables pour produire notre électricité, son impact environnemental en sera fortement diminué. Cela dépend donc beaucoup de la politique de production d’électricité du pays dans lequel on circule.

En France par exemple, la majeure partie de notre électricité est produite via le nucléaire (environ 71,8%). Bien que sujet à de nombreux débats, le nucléaire a l’avantage de n’engendrer que peu d’émissions de gaz à effet de serre. L’utilisation sur le long terme de véhicules électriques aura donc un impact réduit sur l’environnement.

Une vraie transition est-elle envisageable ?

Les voitures électriques ont certes un impact moindre par rapport aux véhicules thermiques, mais il est encore loin d’être neutre.

Dans l’optique d’une transition vers du 100% électrique ou hybride (c’est-à-dire partiellement électrique et partiellement thermique), il faut donc faire attention à faire durer le plus longtemps notre véhicule, et rentabiliser les batteries par des solutions comme l’autopartage (il s’agit de la mise en commun d'un véhicule ou d'une flotte de véhicules de transport terrestre à moteur au profit d'utilisateurs abonnés ou habilités par l'organisme ou la personne gestionnaire des véhicules).

Un autre problème des véhicules routiers est le taux de remplissage. La majorité des voyages en voiture se font avec une seule personne à bord, ce qui alourdit grandement l’impact carbone. Une bonne manière de rentabiliser l’énergie utilisée lors d’un voyage est le covoiturage.

En résumé, nous pouvons et devons changer le fonctionnement de certains de nos moyens de transports qui ne sont plus adaptés à un monde qui se doit d'être durable, et c’est pour cela que se démocratisent des moyens de transports comme la voiture électrique.

Mais c’est aussi à nous de changer notre conception des transports, et de choisir la manière adaptée de nous déplacer en fonction du trajet nécessaire.

Contenu proposé par la Fondation GoodPlanet